Entretien de Juliette JANNES pour le podcast Itinéraire Bas-Carbone de l’APCC
Podcast : Déterminer l’intensité carbone de mes produits et services
Au niveau moléculaire, ils ressemblent à des colliers de perles aux enchevêtrement complexes et variés, chacune de ces perles étant appelés des monomères.
Ces polymères peuvent être naturels, comme le caoutchouc et la cellulose ou synthétiques, comme le nylon ou le polyéthylène. Ils sont appréciés pour leurs caractéristiques uniques, telles que leur flexibilité, leur légèreté et leur résistance. Toutefois, un malentendu courant réside dans la confusion entre des termes qui désignent des concepts distincts mais souvent associés : recyclable, recyclé, biosourcé et biodégradable.
On revient ici sur ces différences concrètes, en clarifiant ce que signifient réellement ces termes et en mettant en lumière les enjeux liés à l’utilisation de plastiques biosourcés, recyclables ou biodégradables dans le contexte actuel de durabilité environnementale.
Les polymères sont des enchaînements de monomères mélangés à des additifs, des colorants, des charges minérales pour former une matière dite « plastique ».
Les polymères peuvent être naturels, comme la cellulose et le caoutchouc ou synthétiques, comme le nylon ou le polyéthylène. Ils sont largement utilisés dans divers domaines, allant de l’industrie textile à l’emballage, en passant par la médecine.
Les thermoplastiques ont la capacité d’être modifiés structuralement grâce à un changement de température successif de manière réversible. Cela va permettre de les mouler et de les remodeler plusieurs fois sans altérer leur structure chimique. Les thermoplastiques peuvent être recyclés et réutilisés.
Cette famille est appréciée des industriels grâce à sa possibilité de faire partie du cycle de recyclage des déchets plastiques. Des exemples courants de polymères thermoplastiques incluent le polyéthylène, le polypropylène et le polystyrène.
Les thermodurcissables forment une résine qui va se transformer en objet fini et insoluble. Une fois durcis par un processus de chauffage ou par l’ajout d’un agent durcissant, ils ne peuvent plus être remodelés ou fondus. Cette propriété leur confère une excellente résistance à la chaleur, aux produits chimiques et à l’usure, ce qui les rend idéaux pour des applications dans des domaines comme l’aéronautique, l’automobile et l’électronique. Néanmoins, ces matières ne sont difficilement, voire pas recyclables. Des exemples courants incluent les résines époxy et les résines phénoliques.
Le terme “biosourcé” désigne des matériaux, des produits ou des ressources qui sont dérivés de biomasse renouvelable, c’est-à-dire de matières organiques provenant de plantes, d’animaux ou de déchets biologiques. Contrairement aux ressources fossiles, comme le pétrole ou le charbon, qui ne se renouvellent pas à l’échelle humaine, les matériaux biosourcés proviennent de sources naturelles qui peuvent se régénérer, comme le bois, les cultures agricoles ou les algues.
Les produits biosourcés peuvent inclure des bioplastiques, des composites, des textiles et des carburants. L’utilisation de ces matériaux vise à réduire l’impact environnemental en diminuant les émissions de gaz à effet de serre, en favorisant l’économie circulaire et en soutenant des pratiques agricoles durables. Cependant, il est important de considérer les méthodes de production et les impacts sur les écosystèmes lors de l’évaluation de leur durabilité.
Le terme “biodégradable” désigne la capacité d’un matériau ou d’un produit à se décomposer naturellement par l’action de microorganismes, tels que des bactéries et des champignons, en substances non toxiques dans des conditions environnementales normales.
Les matériaux biodégradables peuvent être d’origine naturelle, comme le papier, le bois, certains plastiques à base de plantes ou synthétiques, conçus pour se décomposer plus facilement que les plastiques traditionnels.
Toutefois, la vitesse et l’efficacité de la décomposition dépendent de plusieurs facteurs, notamment la composition du matériau, les conditions de température, d’humidité et d’oxygène. Il est également essentiel de distinguer entre biodégradabilité et compostabilité, la seconde nécessitant des conditions spécifiques pour une décomposition optimale.
En effet, un matériau peut être biosourcé sans être biodégradable ; par exemple, certains plastiques biosourcés ne se décomposent pas facilement dans la nature.
En résumé, “biosourcé” fait référence à l’origine renouvelable des matériaux, tandis que “biodégradable” se concentre sur leur capacité à se décomposer et à réduire les déchets environnementaux.
Le terme “recyclable” désigne la capacité d’un matériau ou d’un produit à être collecté, traité et réutilisé pour fabriquer de nouveaux produits, plutôt que d’être éliminé en tant que déchet. Les matériaux recyclables peuvent inclure des métaux, des plastiques, du papier, du carton et du verre.
Le recyclage implique généralement plusieurs étapes, notamment la collecte des matériaux usagés, leur tri, leur nettoyage et leur transformation en matières premières secondaires.
L’un des principaux avantages du recyclage est qu’il permet de réduire la consommation de ressources vierges, de diminuer les déchets envoyés en décharge et de limiter l’impact environnemental associé à la production de nouveaux matériaux. Cependant, la recyclabilité d’un produit dépend de sa composition, des infrastructures de recyclage disponibles et de la sensibilisation du public à l’importance du recyclage.
Leur utilisation peut favoriser des pratiques telles que l’économie circulaire et la décarbonation, en réduisant la dépendance aux ressources fossiles et en limitant la production de déchets. De plus, leur légèreté et leurs propriétés spécifiques font des plastiques des alliés essentiels dans la réduction des émissions de CO2, notamment dans les secteurs du transport et de l’industrie.
Toutefois, pour que ces matériaux remplissent réellement leur rôle dans un futur plus durable, il est crucial de procéder à une analyse fine de leurs impacts environnementaux.
Il ne suffit pas de se fier à des labels ou à des allégations écologiques, souvent utilisées à des fins marketing, sans prendre en compte les réelles conditions de production, de recyclage ou de biodégradation. En évitant le “greenwashing”, nous pouvons nous assurer que ces matériaux contribuent effectivement à la réduction de notre empreinte écologique, tout en soutenant des pratiques industrielles plus respectueuses de l’environnement. Il est également primordial de prioriser l’usage de plastiques dans des applications où leurs avantages environnementaux, tels que la légèreté et la durabilité, sont véritablement optimisés.
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