Webconfs et APCC
Depuis 2016, les Webconfs de l’APCC (Association des professionnels en Conseil Climat énergie et environnement) sont l’occasion d’engager les entreprises et les collectivités sur des sujets climatiques. Nous avons mis notre expertise au service de cette communautés d’acteurs a de multiples reprises, et avons choisi de nous adresser cette fois ci largement à des entreprises, des industries ou des collectivités qui se demandent comment anticiper les impacts que le changement climatique va avoir sur leurs activités et celles de leur écosystème, et s’y préparer.
Risques climatiques et adaptation
Le 25 avril 2024, nous avons pu partager nos méthodes et point de vue sur le risque climatique et l’adaptation. L’adaptation climatique, c’est rendre une activité plus résiliente face aux risques induits par l’évolution du climat. Cette adaptation est longtemps passée au second plan par rapport à l’atténuation, c’est à dire la réduction des GES. La SNBC est plus connue que son pendant, le PNACC. De fait, la gestion du risque climatique est plutôt celui de l’horizon stratégique de l’entreprise, sa survie à 2030, 2040 ou 2050, quand on peut considérer qu’en 2023 la décarbonation est un outil tactique et en cours de déploiement dans de nombreuses structures.
Cependant, le degré d’urgence s’accroit pour les collectivités, les entreprises et les individus, pour des raisons diverses et complémentaires :
- Les récents épisodes de canicules ou de sècheresse ont mis en évidence la sévérité des conséquences de certains scenarios, jusque-là hypothétiques. Tous les secteurs (agroalimentaire, réseau d’eau, mais aussi production d’énergie) sont concernés.
- Les parties prenantes (banques, assurances, Etat) questionnent de plus en plus l’exposition de l’activité et des projets aux aléas climatiques. Nombre de dossiers de subvention ou de permis d’exploiter font aujourd’hui référence à une analyse de risque climatique. Et les cas de non-couverture assurancielle se multiplient… La puissance publique se mobilise, comme le montre l’annonce du développement d’un plan +4°C ou du support au financement de l’adaptation pour les entreprises, et la question de l’adaptation se fait plus présente dans l’espace public.
- Les référentiels (obligatoires et volontaires) se multiplient : CSRD, TCFD, Banque de France ou encore B-Corp. Certaines obligations se généralisent, et d’autres se renforcent par les liens de dépendances entre donneurs d’ordres et fournisseurs.
S’engager dans l’adaptation peut être intimidant, tant le sujet est vaste, et l’horizon conséquentiel parfois lointain. L’objectif de cette webconférence est de fournir des pistes pour s’engager dans cette démarche, en s’appuyant sur la pratique de l’analyse de risque en milieu industriel et des processus d’amélioration continue qui s’y rapportent, en précisant également les données qu’elle se doit d’acquérir, ou de structurer.
A partir d’exemples, nous avons choisi de montrer lors de cette webconférence comment l’organisation peut utiliser des connaissances, des compétences, ou des processus existants et en étendre le périmètre au risque climat. Les études de risques opérationnels, les plans de sécurisation des approvisionnements, la logique de la courbe d’abattement des émissions, les matrices de risque, les indicateurs globaux sont des briques qui permettent de construire une stratégie d’adaptation évolutive, et intégrée à la gestion de l’entreprise.
Mais comment élaborer des scenarios, comprendre des impacts physiques directs et indirects sur les chaines de valeur, sans s’appuyer sur des scenarios climatiques quantifiés ?
Notre partenaire ASES-CDS a pu partager son expérience sur les données disponibles dans ce domaine, et comment l’utilisation de la « data science » et de la modélisation permettent d’identifier, quantifier et gérer les risques. Le but est de montrer comment les données disponibles (accroissement des températures, fréquence des inondations, humidité des sols) permettent d’identifier et quantifier les risques climatiques à partir de cas concrets (usines, impact sur les forêts et la biomasse en général, les ilots de chaleurs en ville etc..). ASES a présenté un cas pratique d’application de la donnée à l’adaptation des plans de reboisement et de végétalisation.
Ces mesures sont critiques tout au long du parcours évaluation/réponse, puisque la modélisation et l’ingénierie de données permet également de développer des plans de résilience, et la façon de s’adapter au climat existant, et futur. Le recours à ces approches vise aussi à développer une véritable culture de management des risques et opportunités liés à l’influence du changement climatique sur les territoires et les activités.